Le secteur du nautisme peine à recruter des candidats, que ce soit en Bretagne, vers la Rochelle ou à la Méditerranée. Le secteur est en forte demande sur les littoraux pour trouver des personnes passionnées par les métiers de la mer.
D’après le directeur régional de Pôle emploi en région Occitanie, le secteur serait en besoin de 1000 à 1500 personnes. D’où l’importance de ce que l’on nomme l’économie bleue, qui recrute des candidats avec des compétences variées et spécifiques.
Le secteur tient bon la barre
Le nautisme a le vent en poupe en France, puisque de nombreuses personnes cherchent à acquérir des bateaux chaque année. Les entreprises françaises exportent d’ailleurs beaucoup de bateaux, notamment des yachts, des véritables maisons de luxe flottantes.
Les clients sont internationaux, en particulier américain. Ces véritables maisons de mer qui peuvent transporter tout un équipage et une famille au large pendant des semaines ont eu beaucoup de succès ces derniers mois. En effet, la crise sanitaire mondiale passant par là, les envies d’escapades et de prendre large ont augmenté. Ainsi, les leaders du marché ont vu les demandes monter, et cela, à de quoi réjouir pour les prochaines années, cependant le recrutement doit pouvoir suivre cette évolution.
On voit alors, des dirigeants de certaines entreprises peiner à trouver des nouveaux talents, des jeunes ou des ouvriers confirmés, qui doivent apprendre un métier et un savoir-faire bien spécifique au monde marin. Une situation à laquelle Pôle Emploi essaye aussi de remédier en communiquant autour des postes disponibles et en faisant la promotion de l’emploi nautisme.
La difficulté de recrutement
Qu’il y ait des postes à pourvoir est une chose, mais encore faut-il pouvoir les remplir. Le problème n’est pas toujours de trouver des candidats, mais il faut aussi les former, car les métiers du nautisme demandent des compétences particulières. Il faut trouver des personnes capables de travailler des matériaux composites.
Cela peut être des menuisiers, des ébénistes, des électriciens ou encore des plombiers. D’un autre côté, il y a aussi les métiers de l’habitat pour les yachts et les grands voiliers, afin d’aménager de véritables petites maisons. Les métiers sont vastes et les profils tous différents.
Les entreprises peinent à trouver suffisamment de professionnels déjà diplômés dans ces domaines. Ainsi, nombreux sont ceux qui doivent passer par de la formation en interne avant de pouvoir travailler dans le nautisme. Le leader du marché sur la construction de yacht a même passé un partenariat avec Pôle Emploi afin de faire des recrutements par simulation et poursuivre ensuite sur des formations de 400 heures en interne. Des mesures fortes pour réussir à combler le manque de main-d’œuvre qualifiée.
Un secteur peu reconnut ?
Des ébénistes, des électriciens ou encore des plombiers, cela se trouve, mais encore faut-il les inciter à venir travailler dans le monde du nautique. S’ils n’y viennent pas naturellement, c’est peut-être à cause du manque de médiatisation de ce secteur encore mal identifié et reconnu.
Pourtant, c’est tout un univers de passionné avant tout par la mer. Une opportunité de construire des choses différentes que des maisons classiques. C’est l’occasion de construire de beaux bateaux que l’on voit ensuite prendre le large.
De plus, la filière est en complète expansion, le secteur se porte bien et va continuer sur cette tendance pour quelques années. Il y a alors de quoi donner envie à des personnes motivées, organisés et rigoureuses de s’essayer à ce domaine, même si l’on n’est pas un passionné de bateau.
Le domaine est porteur et demandeur, ainsi Pôle Emploi cherche à miser sur cette “économie bleue”, c’est-à-dire les industries et activités du monde fluvial et maritime. On voit depuis quelques mois des dispositifs se mettre en place, en Occitanie, en Bretagne ou sur la Côte d’Azur, pour promouvoir les métiers et les savoir-faire de cette industrie méconnue du jeune public.
Une situation plus globale
Les difficultés de recrutement ne sont pas que réservée au monde du nautisme, c’est un phénomène global, conséquence de plusieurs éléments.
D’après le secrétaire général de la Fin, la Fédération des Industries Nautiques, la situation est due à la fois à la crise du covid et à une évolution des mentalités. Les gens semblent reconsidérer leurs objectifs de vie, ils veulent davantage profiter de leur temps et vivre autrement. Ainsi, le bateau et les sports nautiques se présentent comme des alternatives de vie intéressantes.
On peut partir s’isoler facilement en seulement quelques heures en bateau et profiter du calme. Ils sont alors nombreux depuis les premiers confinements à vouloir un bateau, un voilier ou un yacht pour s’isoler du monde et partir voyager. De quoi espérer de belles années pour l’économie bleue qui va continuer à faire rêver. Malheureusement, le secteur risque d’avoir des difficultés à suivre cette demande à l’avenir, pour cause la nouvelle crise à l’Est qui entrave l’approvisionnement des matières premières.