Parallèlement aux différents types de compétitions de ski alpin, la glisse a pris des formes multiples. Certaines sont relativement anciennes, d’autres sont apparues récemment. Elles témoignent de la diversité des pratiques et de l’étendue des possibilités, skis aux pieds.
Le Télémark
On n’en voit pas beaucoup sur les pistes, mais leur style fluide et délié fait merveille. Inventé au XIXe siècle dans le conte norvégien de Télémark, cette technique a disparu pendant très longtemps avant de renaître aux États-Unis dans les années 1970.
La principale différence avec le ski alpin est la liberté accordée aux talons du skieur, qui lui permet de réaliser une fente (avoir une jambe avancée par rapport à l’autre durant le virage, technique déconseillée en ski alpin).
Le virage se déclenche ainsi par une flexion de la jambe qui se trouve à l’intérieur de la courbe. Il existe un circuit de Coupe du monde de télémark, bien qu’il ne s’agisse pas d’un sport olympique. Les principaux représentants tricolores sont les frères Lau, licenciés au ski-club de Méribel.
Le Ski de fond et le Biathlon
Au revoir les pistes bondées et les heures d’attente en bas des remontées mécaniques! Ceux qui aiment le calme et qui n’ont pas peur de l’effort solitaire seront comblés par la pratique du ski de fond. Il existe deux techniques principales : le classique (ou pas alternatif), qui se pratique dans deux sillons parallèles tracés dans la neige et qui rappelle une marche glissée (le haut du corps est mis à l’épreuve) et le « skating », aussi appelé pas de patineur, où les skis glissent de part et d’autre du corps.
Le ski de fond se pratique avec des skis longs, étroits et très légers, fixés au pied à l’avant de la chaussure (le talon est libre). Du ski de fond a découlé le biathlon, qui mêle l’effort sur les skis (uniquement en skating) et le tir à la carabine. C’est dans cette discipline qu’excelle Martin Fourcade, quintuple champion du monde et médaillé d’argent aux JO de Vancouver, en 2010.
Le Ski Alpinisme
Pour ceux qui apprécient autant la montée que la descente. Le ski alpinisme, aussi appelé ski de randonnée, se pratique en pleine nature (ou sur le bord des pistes).
La pratique consiste à attacher des peluches anti-recul sous la semelle de ses skis, afin de pouvoir gravir la pente avec une technique de marche. Ces peluches sont souvent appelées « peaux de phoque », matière utilisée à l’origine et désormais remplacée par des fibres synthétiques.
Une fois arrivé au sommet, le skieur n’a qu’à enlever ces peaux, les placer dans son sac à dos, régler les fixations des skis pour bloquer le talon et amorcer la descente comme s’il pratiquait le ski alpin. Idéal pour les amoureux de la nature et de la liberté en montagne, le ski alpinisme peut également être pratiqué en compétition. Les Championnats du monde 2013 ont d’ailleurs eu lieu en France, tout comme la célèbre course de la Pierra Menta.
Saut à Ski et Combiné Nordique
Déjà présent en 1924 lors des premiers Jeux Olympiques d’hiver, le saut à ski est une épreuve historique des sports d’hiver.
Le sauteur s’élance du haut d’un tremplin d’où il prend son élan et tente, grâce à l’impulsion qu’il donne et à sa position dans les airs, d’atterrir le plus loin possible sur la piste de réception. Le classement couple cette distance à une note technique donnée par un panel de juges, prenant principalement en compte la propreté de la réception (qui doit se faire en position « télémark »).
Tous les deux ans, certains sauteurs participent aux Championnats du monde de vol à ski, sur des tremplins plus grands. Le record de longueur est la propriété du Norvégien Evensen (246,5 mètres).
Enfin, le combiné nordique couple saut à ski et ski de fond. C’est dans cette discipline, olympique elle aussi, que s’illustre le Français Jason Lamy-Chappuis.
Le Freeride
Pratique libre du hors-piste, le freeride a toujours existé parmi les mordus de la glisse. Alors que l’esprit originel rejetait l’idée de compétition, lui préférant la liberté et les grands espaces, le freeride s’est institutionnalisé depuis quelques années pour devenir une discipline à part entière.
Le Freeride World Tour, circuit international établi depuis 2008, regroupe les meilleurs athlètes. La compétition se déroule sur une journée, durant laquelle skieurs et snowboarders dévalent, à tour de rôle, une même pente.
Les lignes choisies par les athlètes, la fluidité, le contrôle, les sauts et les chutes constituent les critères de notation pour déterminer le classement final. En 2014, comme depuis plusieurs années, l’une des six étapes se tiendra sur le domaine de Chamonix-Mont-Blanc.
Le Freestyle
On disait « ski acrobatique », il faut désormais l’appeler freestyle. Pratiqué à l’intérieur de snowparks ou en hors-piste (on parle alors de back-country), le freestyle s’est imposé depuis quelques années comme une pratique jeune, créative et amusante.
Les X-Games (avec chaque hiver une épreuve aux États-Unis et une en France, dans la station de Tignes) sont le rendez-vous incontournable de la discipline. En 2014, les épreuves de slopestyle (enchaînement de différentes figures tout au long d’une descente ponctuée de sauts) et de half-pipe (enchaînement de figures dans un demi-tube de neige) feront leur apparition au programme olympique.
À noter que le saut acrobatique (saut unique et vertigineux, sans bâtons) et le ski de bosses sont au programme depuis l’édition d’Albertville en 1992.
Le Skicross
Mélange de freestyle et de ski alpin, le skicross est, depuis 2010, reconnu comme une discipline olympique. Il s’agit d’une épreuve chronométrée dans un parcours accidenté (dans le même esprit que le moto cross) où les bosses succèdent aux virages relevés.
En Coupe du monde, les concurrents s’élancent un par un pour un run de qualification. Les 32 meilleurs temps sont sélectionnés pour disputer les phases finales, durant lesquelles les skieurs s’élancent à quatre en même temps dans le parcours.
Seuls les deux premiers sont qualifiés pour le tour suivant, où le même procédé est répété jusqu’à la finale.
La discipline est actuellement en plein essor et séduit le public grâce à son côté spectaculaire. En France, on peut citer Ophélie David, qui a remporté sept fois de suite le classement de la Coupe du monde de skicross, de 2004 à 2010.