Le kitesurf, sport à moitié aérien et à moitié aquatique apparu dans les années 1980, permet de glisser sur l’eau en utilisant une planche semblable à celle du surf, tout en étant tracté par un cerf-volant.
Nombreux sont ceux qui dans les années 60 et 70 ont tourné autour de l’invention du système, jusqu’à ce qu’en 1984, les frères Legaignoux, de la région de Quimper, déposent le brevet donnant officiellement naissance à la discipline. Leur bébé a depuis été amélioré par de nombreux riders adeptes des sports outdoor, en particulier en France et dans les pays anglo-saxons. Ainsi se sont développées plusieurs catégories de pratique du kitesurf, pour la compétition ou tout simplement pour le plaisir. Il est difficile de les lister de manière exhaustive tant le secteur évolue rapidement, mais cet article présente les principales disciplines du kitesurf.
Le Freeride : la liberté avant tout
Le Freeride est la discipline de base du kitesurf. Il s’agit tout simplement de glisser sur l’eau tout en se laissant guider par la voile. Il n’y a pas ici de compétition particulière, ni de record à battre, juste le plaisir des sensations de glisse et de liberté. Il suffit, pour s’initier, de prendre rendez-vous pour un stage de kitesurf avec un moniteur agréé par la FFVL (Fédération Française de Vol Libre) qui gère ce sport au niveau national en France.
On vous présentera tout d’abord le matériel (planche, aile, harnais, lignes et barre), on vous dispensera les consignes de sécurité, puis on vous apprendra à manier l’aile (ou cerf-volant) à terre, et enfin vous pourrez tenter de voguer sur l’eau tiré par cette même aile.
Ce n’est pas aussi compliqué que ça en a l’air au premier abord, mais comme pour tous les sports qui demandent de la technique, il vous faudra de la persévérance et ne pas avoir peur de chuter plusieurs fois avant de réussir à manier votre engin. Une fois que vous aurez assez d’expérience, vous pourrez alors faire, comme beaucoup de kitesurfeurs, des randonnées ou des kite-bivouacs pour trouver de nouveaux spots.
Le Freestyle : pour les artistes
Le Freestyle s’adresse avant tout aux riders confirmés avec une fibre artistique. Il s’agit en effet d’exécuter des figures libres lors des sauts vertigineux rendus possibles grâce à la voile. Bien entendu, il y a un temps imparti pour réaliser les figures et certaines sont des classiques que l’on retrouve dans d’autres sports de glisse.
Signalons-en quelques-unes afin de bien comprendre de quoi on parle. Le Backloop (ou Backroll) consiste à faire une rotation en arrière en prenant appui sur un crantage de la planche avec le pied avant. Le principe du Railey est de basculer son corps en position horizontale par rapport à la mer lors du saut. Le S-Bend Pass fait tourner le kitesurfeur en vrille à l’horizontale.
En général, le rider pratique ses figures favorites avec la voile en position haute (aile à midi). Si la position de l’aile est basse, on parle alors de Wakestyle (ou de « new school » en comparaison avec le style « old school » du Freestyle). Bien d’autres figures existent : Darkslide, Bel Air, Jibe Strapless, Blind Judge… Toutes les combinaisons sont possibles.
C’est pourquoi le Freestyle est sans doute la discipline la plus spectaculaire du kitesurf, et par conséquent aussi la plus filmée.
Les Waves : un style de surfeur
Les Waves (« vagues » en français) permettent au kitesurfeur de se prendre pour un surfeur sans voile. Il s’agit de remonter les vagues, et, arrivé à leur sommet, de choisir les trajectoires les plus belles le long de la vague. Des compétitions existent pour déterminer qui prend ainsi les plus belles courbes.
Aussi appelée Waveriding ou Surfkite, la discipline compte de plus en plus d’adeptes, car c’est, après le Freestyle, la plus spectaculaire du kitesurf. Elle est également relativement dangereuse. Prudence donc si vous débutez, n’oubliez pas de consulter la météo avant de vous lancer dans les vagues impressionnantes de la côte basque.
Le Foil : en lévitation au-dessus de l’eau
Le Foil (ou KiteFoil) est la nouvelle discipline à la mode dans le monde du kitesurf. Un aileron (dit « foil » ou « hydrofoil ») est placé sous la planche de façon à ce que cette dernière décolle de la surface de l’eau en permanence lors de la glisse. Afin d’éviter les accidents, le Foil se pratique par temps calme, lorsque la vitesse du vent est faible.
Selon la forme de l’aileron, la portance sera différente. L’essor de cette discipline doit beaucoup à Marc Blanc, champion de France 2009 de kitesurf, qui l’a utilisée en compétition lors de son sacre.
La Longue distance et la Vitesse : pour les compétiteurs
Certaines disciplines ont été pensées spécialement pour la compétition. C’est le cas de la Longue Distance et de la Vitesse (ou « Speed » en anglais).
La Longue Distance (aussi appelée « Race ») est en réalité une course entre kitesurfeurs qui se pratique sur une boucle délimitée par des bouées. Le tracé est en général un triangle, voire une forme de W sur laquelle il faut faire un aller-retour. Les concurrents doivent partir face au vent. Pour les professionnels, le temps alloué à chaque manche est limité.
Le Speed consiste à surfer le plus vite possible sur une distance balisée de 500 mètres. Une caméra enregistre chaque concurrent au départ et à l’arrivée du run de façon à pouvoir calculer la vitesse moyenne du rider.
En général, le plan d’eau choisi est très plat avec beaucoup de vent de façon à optimiser les performances. Les concurrents atteignent des vitesses aux alentours des 50 nœuds (soit environ 93 km/h) pour les hommes et de 40 nœuds (soit environ 74 km/h) pour les femmes. Le détenteur du record actuel est le Français Alexandre Caizergues qui est allé à plus de 107 km/h (soit presque 58 nœuds) à Salin-de-Giraud en novembre 2017.
L’avenir des différentes catégories
Les disciplines du kitesurf évoluent sans cesse, et les Français ne sont pas en reste dans les compétitions avec les anglo-saxons. Maxime Nocher, notamment, enchaîne les records et les titres de champion du monde dans de nombreuses catégories (freestyle, longue distance, foil, race) et Charlotte Consorti fait de même chez les femmes.
On notera que d’autres disciplines pourraient bientôt s’imposer dans les championnats comme le Boardercross (où le kitesurfer doit surmonter des obstacles sur un parcours imposé), le SUP Kite (kitesurf avec une planche de stand up paddle), ou encore le record de hauteur de saut.
Bref, les riders ont encore de beaux jours devant eux !