Vous avez forcément entendu parler de la vague crossFit qui s’est abattue en France et partout dans le monde.
Les crossfiteur sont ces athlètes increvables aux grosses cuisses, dotés d’une taille fine et de plaquettes abdominales en téflon.
Ils s’expriment avec un jargon qui leur est propre, à base de WOD ou de AMRAP.
Du point de vue d’un observateur extérieur, tout cela semble bien mystique et peu être attractif pour les plus téméraires.
Le crossFit ne devrait pas faire peut, bien qu’il est intimidant, il est d’ailleurs ouvert à tout le monde à condition d’être capable de payer le prix souvent élevé d’un abonnement à une box (salle de crossFit) et de pouvoir endurer l’intensité du crossFit (on y reviendra).
Voici cependant quelques considérations à garder à l’esprit avant de s’inscrire.
C’est quoi le crossFit ?
Le crossFit s’est imposé (ou auto proclamé) comme le sport de remise en forme par excellence. Chaque année, lors des compétitions officielles, un athlète acquière le titre d’homme le plus “fit de la Terre”, rien que ça.
Le crossFit combine les cinq composantes de la forme physique liées à la santé :
- la force musculaire
- l’endurance musculaire
- l’endurance cardiovasculaire
- la flexibilité
- la composition corporelle
En plus des six composantes de la forme physique liées aux compétences :
- l’agilité
- la vitesse
- l’équilibre
- la coordination
- le temps de réaction
- la puissance
Le CrossFit est un sport conçu pour améliorer tous les domaines de la condition physique en se concentrant essentiellement sur des mouvements fonctionnels.
Ne soyez alors pas surpris d’y retrouver des exercices empruntés à l’haltérophilie, au calisthénics ou à la gym.
Tout entrainement de crossFit (ou WOD) a un point commun, des exercices effectués sans pause à de fortes intensités. Les Wods sont ultra variés et c’est sans conteste ce qui permet d’obtenir de telles améliorations de la condition physique.
Bien que les entraînements soient d’une part encadrés et d’autre part, modulables en fonction des aptitudes de chacun, le crossFit n’est pas fait pour tout le monde. Sa haute intensité devrait dissuader quiconque souffrant de blessures ou de maladies chroniques de s’y adonner.
A quoi s’attendre avec le crossFit ? 3 choses à savoir.
Il y a énormément à dire sur cette jeune discipline au succès grandissant (plus de 10 000 établissements de crossFit ont ouverts dans le monde entier), mais nous allons tâcher de rester concis.
1. C’est bien plus qu’un sport !
Parfois certains disent en rigolant que le crossFit est une secte, tant la discipline est devenu plus qu’un simple type d’entrainement.
Ce qui est certain, c’est que le crossFit est très addictif et que la communauté est très forte. Vous nouerez sans doute plus de liens en allant au crossFit qu’à la musculation.
Tout dépend évidemment de chaque établissement, qui possède ses propres codes, ses propres entraîneurs, membres et équipements.
Par exemple, Best of Gym fait partie de ces salles de sport qui ont passé le cap de l’entraînement fonctionnel. Le club propose une zone de Cross Training à Rennes unique dans la région, en termes d’espace comme de matériel.
Toutefois on retrouve souvent des caractéristiques communes à toutes les box :
- un look “underground” façon garage américain
- des entraînements intenses et de la sueur, beaucoup de sueur : no pain no gain
- le même vocabulaire partagé partout dans le monde et qui renforce ce sentiment d’appartenance car seuls les initiés le comprennent
- la volonté commune d’améliorer sa condition physique
- des compétitions locales, régionales et nationales
Tout ceci fait du crossFit une culture, quasi une religion !
Vous ne payez pas simplement un abonnement comme quand vous “allez à la salle”, vous payez également un coaching, donné par des instructeurs certifiés CrossFit.
Cela permet de renforcer cet esprit de camaraderie entre les membres et avec le staff, tout en augmentant drastiquement la motivation de chacun des membres à se pousser à fond.
Le prix de l’adhésion varie selon le lieu, mais il se situe souvent entre 100 et 200 euros par mois.
2. Le crossFit possède sa propre langue
Je vous en parle depuis le début de cet article, le crossFit a son propre jargon, que seuls les membres peuvent comprendre.
Cela commence par l’endroit qui n’est pas une “vulgaire salle de crossFit” mais une “box” où l’on fait des WODs, des “Workouts Of Day” (des entraînements quotidiens) qui peuvent avoir différents formats dont :
- AMRAP : “As Many Repetitions As Possible” => Autant de répétitions que possible dans un certain laps de temps
- For Time : le plus vite possible pour arriver à bout d’un entrainement
- Metcon : Conditionnement métabolique ; généralement un entraînement HIIT conçu pour améliorer l’endurance
- Etc
Cela fait beaucoup à intégrer ? Croyez moi ce n’est que le début ! Car les entrainements de crossFit eux-mêmes possèdent de drôles de petits noms, souvent des noms de femmes comme “Fran”, “Grace”, “Angie”, “Barbara” ou “Cindy”.
D’autres ont reçus le nom de héros de guerre tombés au combat, en leur honneur, ce qui renforce l’esprit guerrier de l’athlète.
3. Vous allez bouffer de l’intensité !
Je le dis et je le répète, le crossFit est un sport intense qui n’est peut être pas fait pour tout le monde. On est souvent poussé à bout, on a envie de casser le chrono, ce qui peut engendrer un phénomène de sur entrainement ou un effondrement de la forme de mouvement lors des exercices (même si la présence d’un coach est là pour y palier).
Oui ces entraînements intenses peuvent donner lieu à d’incroyables adaptations physiques, mais ils peuvent également avoir des conséquences négatives sur la santé, et le risque de blessure est bien réel.
Dans le meilleur des cas, vous n’aurez que des courbatures, de bonnes grosses courbatures pouvant atteindre leur pic en termes de douleurs aux alentours des 48h post training. Bien qu’inconfortable, la douleur passera sans aucun effet néfaste à long terme.
Mais dans de rares cas, ces séances intenses peuvent donner lieu à ce qu’on appelle une rhabdomyolyse, un état dans lequel le tissu musculaire se décompose, libérant son contenu dans la circulation sanguine. Si elle n’est pas maîtrisée à temps, la rhabdomyolyse de l’effort peut entraîner une insuffisance rénale ou des lésions nerveuses permanentes.
J’arrête de vous effrayer, puisque la rhabdo est un syndrome rare, mais il faut avoir à l’esprit qu’il peut être déclenché par des entraînement trop intense (type hiit, crossFit, RPM etc).
Plus que jamais au crossFit comme pour tout : soyez à l’écoute de votre corps !
Bon maintenant voyons à quelle sauce vous allez être mangé. Les Wods de CrossFit sont établis autour de mouvements fonctionnels que l’on peut retrouver en musculation.
Mais n’allez pas croire que vous allez tranquillement pouvoir vous adosser à votre banc de musculation pépouze pour travailler vos pecs. Vous ne trouverez dans votre box rien d’autre que des cages de crossFit abritant barres de tractions et rack à squat.
Au delà de ça, vous aurez accès à une flopée de matériels cardio comme la traditionnelle corde à sauter, des boxs (pour les exercices impliquant du saut et de la pliométrie), des rameurs, des cordes, des vélos en tout genre et des kettlebells.
Si vous venez du monde de la musculation, vous allez sans doute devoir apprendre de nouveaux mouvements comme le clean, le snatch , le jerk, les thrusters et j’en passe.
Enfin, soyez prudent.
Tout au long de l’article, je n’ai cessé d’insister sur le fait que le crossFit repose sur une intensité élevée. C’est pour sûr ce qui en a fait sa renommée.
Mais le crossFit est également tristement célèbre pour une autre raison qui va d’ailleurs de paire avec cette intensité : le nombre de blessures élevé. En 2014, une étude publiée dans l’Orthopaedic Journal of Sports Medicine indiquait que le taux de blessure des pratiquants de crossFit s’élevait à 20% !
La plupart étaient certes des blessures mineures, mais tout de même. Lombaires, épaules et genoux semblent être les zones les plus à risque.
Cela dit, il est possible de pratiquer le CrossFit sans se blesser :
- concentrez-vous toujours sur la forme de votre mouvement et non sur le chrono
- écoutez votre corps et laissez-le récupérer suffisamment
- allez dans une box avec des coachs certifiés qui vous encadrent
- allez-y progressivement et assimilez les bases avant de vous lancer dans les mouvement chargés/complexes,
Le crossFit a beaucoup a vous offrir, mais avant de vous y jeter corps et âme, mieux vaut peut être passer par la case observation, rendez-vous pour cela dans une box pour un test grandeur nature. Nombreuses sont celles à offrir une séance d’essai.